Des agriculteurs en colère !

Des agriculteurs en colère !

Une ferme aujourd'hui qu'est ce que c'est ?

Il y a plus de 60 ans, les fermes se transmettaient de père en fils. Un garçon qui ne réussissait pas ses études, enfilait sa cote et reprenait la ferme de ses parents.

Aujourd'hui, nous avons le costume de chef d'entreprise, car oui maintenant une ferme a ce statut. Fini le lopin de terre et l'élevage qui se transmettait de père en fils ! Nous parlons maintenant, d'associés, même s'il s'agit d'un frère ou d'un père, de statuts juridiques, de parts sociales. 

Combien d'entre vous se disent que si une ferme se retrouve dans le rouge tous les mois, c'est forcément dû à une mauvaise gestion... Trop d'investissements... 

Alors que

Nous limitons les coûts

Hormis le matériel que nous utilisons tous les jours, nous nous associons en CUMA (Coopérative d'Utilisation de Matériel Agricole) pour limiter les coûts des achats de matériel agricole. Le même matériel peut être utilisé par plusieurs fermes à tour de rôle. 

En réalité 

Les éleveurs sont de plus en plus dépossédés de la valeur de leurs produits.

Il faut savoir que les éleveurs ne fixent pas le prix de vente de leurs produits. 

Prenons pour exemple le plus flagrant : le lait.

La comparaison fréquente entre le prix du lait acheté aux éleveurs et celui en magasin est souvent erronée. Le lait vendu par les laiteries ne subit pas seulement la pasteurisation pour éliminer les microbes et être mis en bouteille. En réalité, sa crème est prélevée pour être conditionnée en pot ou transformée en beurre. C'est pourquoi un taux minimum de matières grasses est imposé aux éleveurs laitiers.

Malgré cela regardons quelques chiffres.

J'attire juste votre attention sur les années situées en haut du tableau. Non, non, ce n'est pas une faute de frappe ! 20 ANS ! 

Les éleveurs, grands perdants de l'augmentation du pris du lait

Sources :  web-agri.fr 

Aujourd'hui, le lait est payé par les laiteries aux éleveurs environ 0,40 € le litre ; en baisse de 6 centimes par rapport à l'an dernier. En rayon, la brique UHT vaut en moyenne 1,07 €, soit plus de 2,6 fois plus chère qu'au départ de la ferme. À ce niveau de prix, beaucoup d'éleveurs couvrent leurs charges de structure, mais pas leur main-d’œuvre. (source: le figaro)

 

Les charges et les contraintes augmentent ! 

Les intempéries climatiques, nous oblige à faire des choix ! L'achat de fourrages à des prix hors norme ou la vente de nos animaux. 

Comme vous, nous devons faire face à l'augmentation de l'électricité, du gaz et des matières premières alors que le prix d'achat de nos produits restent le même. 

Des agriculteurs sans salaire ! Une utopie ?

Nous travaillons 7 jours sur 7 et beaucoup d'entre nous 365 jours par an.

Au minimum 70 heures par semaine. 

Nous multiplions les casquettes, tantôt éleveur, soigneur, céréalier, comptable, boucher, charcutier, traiteur, fromager, vendeur, responsable commercial, employeur...

Et malheureusement, c'est une réalité. Certains d'entre nous croulent sous les dettes et ne peuvent même plus se verser de salaire. Certains ne voient plus d'échappatoire, outre le fait de devoir ravaler sa fierté et accepter que sa compagne ou son compagnon soit le seul a faire vivre le foyer, il y a aussi une grande culpabilité, d'être la génération qui ne transmettra pas la ferme.

 agriculteurs en colere

Une triste réalité

L'étude de Santé publique France, conduite en 2017 sur des données de 2007 à 2011, trouve qu'un agriculteur se suicide tous les deux jours en France (300 personnes en deux ans).

Celle de la MSA en 2019, sur des données 2015, fait état de deux suicides par jour (605 personnes). avr. 2023

Je n'ai plus de mots...

 

Pourquoi les agriculteurs manifestent ils ? 

Combien d'entre vous ne s'expliquent pas le mouvement des agriculteurs ?

Disant que vous aussi vous vivez avec un smic, comme j'ai pu l'entendre au journal télévisé de Tf1, que le gouvernement met en place une nouvelle "stratégie" pour limiter l'utilisation d'un carburant qui pollue...

Par le passé, les engins agricoles pouvaient fonctionner au fioul domestique. Depuis le 1er novembre 2011, l’utilisation de ce carburant pour alimenter de tels véhicules est prohibée. Pour des raisons environnementales, il a été remplacé par le gasoil non routier, le GNR, dont les caractéristiques se rapprochent du diesel. (source: proxi-totalenergies.fr)

 

Rentrons dans le vif du sujet des actualités !

Les agriculteurs protestent contre la baisse de leurs revenus, la hausse des charges et les difficultés à faire face aux crises climatiques.

En dix ans, le nombre d’exploitations laitières spécialisées est passé de 48.000 à 35.000 en France (source: agri71). Le déclin inquiétant des élevages laitiers français pose une menace réelle.

 

A l'heure des différents scandales alimentaires, j'ai une question à vous poser : 

Quels aliments allez-vous offrir à vos enfants sans les fermes ?

 Les miens ont le privilège de connaître le goût du vrai lait celui qui a une odeur, celui qui fait de la crème. Quand nous faisons goûter notre lait à des enfants, beaucoup d'entre eux ne l'aiment pas. Faute aux industriels qui lui enlèvent toute sa saveur. Tout comme la menthe doit être verte et la fraise doit être rose, les industriels ont façonnés nos goûts.

Je me désole de voir que l'Europe nous oblige a modifier nos procédés de fabrication, sous prétexte qu'ils ne répondent pas à leurs critères. Combien de produits avons nous déjà perdu ? Ne voyez-vous pas que nous sommes en train de perdre toutes les richesses de notre patrimoine ? La France est réputée pour sa diversité gastronomique dans le monde entier.  Sera t il encore le cas dans dix ans ?

 carte gastronomie francaise

L'année 2024 s'annonce difficile pour l'agriculture française. La guerre en Ukraine, les sanctions contre la Russie et les crises climatiques devraient peser sur les prix des matières premières et les rendements agricoles.

Enfonçons un peu plus le clou en augmentant un peu plus les charges ! 

L'élevage bovin, en tant qu'élément crucial de notre patrimoine, est menacé par des politiques inadéquates et des défis environnementaux.

Nous ne demandons qu'une chose : "Pouvoir vivre de notre travail !" 

Beaucoup de fermes sont dépendantes des subventions qui leurs sont versées pour le respect de mesures environnementales. L'Europe tient une épée Damoclès au dessus de nos têtes.

  Il est impératif que des mesures politiques fortes soient prises pour soutenir les agriculteurs locaux et préserver la qualité des produits de notre terroir.

Nous sommes tous concernés...Offrons une alimentation saine, qui respecte la planète et le bien être animal à nos enfants et petits enfants !

Carine, GAEC de FUGIERES

 

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